La visite des 4 mois chez le pédiatre s’est bien passée et iel vous a parlé de diversification alimentaire. Quelle expression sérieuse pour parler du plaisir de manger enfin autre chose que du lait ! Vous avez peut-être encore quelques questions sans réponses… J’ai donc essayé à travers cet article de répondre à presque toutes ! En tout cas celles que je me suis moi-même posées en tant que maman quand mes deux enfants ont commencé cette superbe aventure alimentaire.
Quand commencer la diversification alimentaire ?
L’OMS recommande l’allaitement au sein exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois. Il est important de noter que l’OMS s’adresse à tous les pays du monde, y compris ceux dont l’accès à l’eau potable n’est pas garanti d’un point de vue sanitaire. Afin d’éviter le plus longtemps possible d’ éventuels dangers de contamination par une eau souillée utilisée pour la reconstitution d’un biberon ou d’une purée, l’OMS étend donc sa recommandation jusqu’à 6 mois révolus. Nous ne sommes, en France, pas concernés par cette problématique majeure. C’est pourquoi votre pédiatre vous conseillera sûrement de commencer dès 4 mois révolus, selon la recommandation la plus récente. Cet âge a en effet suscité beaucoup de débats et de changements dans les dernières décennies, passant de huit mois à deux mois même, pour finalement s’arrêter sur la fenêtre de 4 à 6 mois révolus. Une fenêtre qui semble coïncider au mieux avec :
- une tolérance de tous les aliments pouvant diminuer le risque allergique
- une stimulation nécessaire à son développement
- une maturité suffisante du système digestif
- le développement de sa motricité bucco-linguale
Qu’en est-il alors ?
Le meilleur moment pour commencer est certainement lorsque votre bébé vous montrera qu’il est prêt. C’est lui qu’il faut écouter, sa recommandation qu’il faut suivre !
Plusieurs signaux peuvent vous mettre la puce à l’oreille :
- il peut saisir des objets et les mettre à la bouche (désensibilisation de sa bouche)
- il s’intéresse à votre nourriture, la suit du regard, essaie d’attraper votre pain ou cuillère
- il est capable de ne pas recracher un objet immédiatement après l’avoir mis dans sa bouche
C’est vous qui connaissez votre enfant, vous qui l’élevez, vous qui le voyez grandir au quotidien. N’écoutez donc que lui et votre instinct pour savoir quand commencer. Lorsque vous le sentez prêt, parlez-en à un professionnel de santé (pédiatre ou diététicien(ne)-nutritionniste pédiatrique ou consultant(e) en nutrition pédiatrique).
À lire aussi : 5 règles d’or pour une diversification alimentaire simplifiée.
Pourquoi diversifier son bébé ?
Le lait suffit à couvrir tous les besoins énergétiques de votre enfant jusqu’à l’âge de 6 mois, puis à 80% entre 6 et 8 mois, et seulement à 50% vers l’âge d’un an. A partir de 6 mois, ses besoins en fer et en zinc sont supérieurs à leur disponibilité dans le lait maternel et infantile. On va donc diversifier pour couvrir ses besoins nutritionnels et aussi pour l’initier à la découverte de nouvelles saveurs et textures.
Bien s’équiper pour bien démarrer
Le premier conseil que je souhaite partager est de bien s’équiper ! Voici ma sélection sur le site Papillette (5% de réduction pour vous avec le code JMCN !) :
Un bavoir est le premier indispensable. Idéalement on en choisit un à manches longues imperméable et un autre sans manches en silicone. Les deux seront très faciles à nettoyer !
Une cuillère adaptée à l’âge de votre bébé. Le choix de la cuillère est primordial pour une adaptation au développement sensoriel et oro-moteur de votre bébé. Au début de la diversification, on choisira donc une cuillère fine, plate et avec une petite contenance. Je suis particulièrement adepte des pré-cuillère Num Num qui permettent à votre bébé de manger tout seul !
Une chaise haute sur laquelle votre bébé peut reposer ses pieds s’il tient assis (acquisition autour de 6 mois) ou un transat en veillant à ce que votre bébé soit assez redressé.
Le reste, c’est plutôt accessoire ! Vous pouvez très bien servir la purée dans un de vos bols, congeler les purées dans le contenant de votre choix et le débarbouiller avec du sopalin… Mais je vous partage ma sélection quand même !
Des bols en silicone qui passent au micro-ondes et au lave-vaisselle.
Des débarbouillettes, car c’est plus écolo que le sopalin vu la quantité dont vous aurez besoin !
Des bacs à glaçons pour congeler les purées en petites quantités et avoir sous la main la juste dose de purée pour son repas, à mélanger avec un autre aliment ou non.
Des verres évolutifs pour favoriser l’autonomie de votre bébé. Ma fille a très vite adopté les babycup rendant son apprentissage facile et rapide.
En cuisine !
Avec quel aliment je commence la découverte alimentaire ? Un fruit ou un légume ! Dès la première cuillère, l’idée est de lui faire goûter aux saveurs exceptionnelles et uniques des fruits et légumes, pour que toute sa vie il prenne plaisir à les déguster. En réalité, il passera peut-être par une phase de néophobie alimentaire, mais vous aurez adopté les bons gestes en l’habituant aux légumes !
1. Choisissez un légume ou un fruit de saison, idéalement bio. Pour plus de praticité et éviter une organisation compliquée, je vous conseille de piocher dans les légumes que vous comptez cuisiner pour vous cette semaine. Réserver une petite portion pour votre bébé, ou une plus grande portion si vous souhaitez congeler de la purée.
2. Faites-le cuire à la vapeur, pour conserver un maximum de vitamines, minéraux et de goût, ou à défaut à l’eau. En grandissant, on pourra multiplier les types de cuissons, mais pour le premier mois, privilégiez la vapeur.
3. Réduisez-le en purée lisse, en ajoutant un peu d’eau de cuisson pour obtenir la texture idéale.
4. Ajoutez un petit filet d’huile riche en Omégas 3 (huile spéciale bébé)
5. Mélangez, c’est prêt ! Pour faire réchauffer la purée, vous pouvez utiliser la casserole à feu très doux, ou le micro-ondes si vous êtes pressés. Gardez votre purée au frais maximum 3 jours.
On goûte un aliment une première fois brute, puis une seconde fois pourquoi pas avec quelques épices ou des aromates, puis un autre légume, puis un féculent, puis des protéines…
À vos cuillères, prêt ? Partez !
1. Avant de proposer à manger à votre bébé, je vous invite à lui donner une cuillère lorsqu’il joue dans son transat ou sur le tapis (toujours sous surveillance). L’idée étant de la familiariser avec cet ustensile, autant dans ses mains, que dans sa bouche.
2. Prévoyez d’être au calme, dans un moment propice pour votre bébé : il ne faut pas qu’il soit affamé (donnez le biberon en premier) ni fatigué. Le just timing, c’est quand l’enfant est bien éveillé, en forme (pas malade donc) et déjà rassasié.
3. Prévenez-le et indiquez-lui ce qu’il va manger ! C’est important dès les premiers mois d’instaurer du storytelling autour des aliments. Pas besoin de vous lancer dans la grande épopée de la carotte, mais simplement d’où elle vient, le goût qu’elle va avoir et sa couleur sont un bon début.
4. Remplissez peu la cuillère, une petite noisette suffit et déposez-la au-devant de la cuillère. Approchez celle-ci devant la bouche de votre bébé, et laissez-le ouvrir la bouche et happer le contenu de la cuillère. Il convient de ne pas venir ni déposer le contenu de la cuillère, ni racler celle-ci sur ses gencives, ni forcer son passage pour permettre à votre enfant d’être à l’aise et autonome dans sa découverte et ainsi éviter une situation de refus.
5. Laissez votre bébé déguster la quantité qu’il désire ! Les première fois cela peut s’arrêter à 2-3 cuillères. Progressivement il augmentera les quantités. Cela lui demande un travail énorme et complètement nouveau au niveau moteur et sensoriel !
Vous pouvez donner la cuillère à votre bébé si vous le sentez. Son réflexe main-bouche va prendre le dessus et il va probablement porter la cuillère à sa bouche, déclenchant peut-être un petit réflexe nauséeux. C’est normal ! Laissez-le faire s’il apprécie de se nourrir seul et n’hésitez pas à lui proposer de l’aide.
Votre bébé peut avoir plusieurs réactions : il peut sourire (pour les goûts sucrés notamment) ou afficher une mine de dégoût. Encore une fois, cela est tout à fait normal ! C’est un réflexe qui veut dire « je ne connais pas, c’est nouveau ». Il ouvrira certainement la bouche après.
Le rythme idéal
…. Est celui guidé par votre bébé et votre organisation ! Le premier mois étant une véritable découverte, prenez votre temps et ne vous mettez pas trop la pression. Si votre enfant est fatigué le soir, alors vous lui proposerez le lendemain. Pourquoi pas le matin s’il est bien en forme ?
Concernant le choix des légumes, demandez à votre mode de garde les purées prévues le prochain mois. De cette façon vous aurez déjà introduit les légumes présentés et votre crèche pourra le nourrir aussi le midi et au goûter.
Après un petit mois de découverte des fruits et légumes, vous pourrez introduire les féculents si ce n’est pas déjà fait, mais aussi les allergènes (notamment le gluten) si vous n’avez pas encore commencé.
Pour plus d’astuces sur la gestion des repas: fiche mémo de 10 astuces pour l’aider à manger de tout.
La découverte alimentaire de Gabin
Je vous partage ici comment s’est déroulé le premier mois de découverte alimentaire de mon fils, alors qu’il avait tout juste 4 mois révolus. Ceci est vraiment un exemple, le meilleur guide est votre bébé !
Semaine 1
- Je réfléchis à mon menu de la semaine en fonction des légumes : je les varie d’une semaine à l’autre, et tourne autour de 3-4 légumes pour 4 jours environ. J’avais donc prévu pour nous cette semaine-là des plats à base de courge butternut (nous étions en Février), épinards, carottes et patate douce. En cuisinant mes légumes, j’ai systématiquement fait cuire une portion à la vapeur pour Gabin en même temps.
- Nous avons commencé par la butternut. Il avait une cuillère à la main et je lui présentais une autre cuillère. Il n’en a goûté que 2-3 mais c’était suffisant pour lui. Gabin commençait tout juste sa première semaine de crèche, il dormait peu et était donc fatigué. Je n’ai pas insisté les soirs où il était trop fatigué. En 10 jours, il a goûté à 4 légumes et 2 fruits, la pomme et la poire. Au fur et à mesure des repas, il appréciait apporter la cuillère tout seul à sa bouche, je l’ai donc laissé faire en observant s’il avait besoin d’aide ou non.
Semaines 2 – 3
- Encore un bébé qui dort peu à la crèche et qui en sus, a une bronchiolite ! Il n’a eu que du lait plusieurs soirs de suite car je le sentais très fatigué. J’ai profité des week-ends pour lui proposer de nouveaux légumes : chou-fleur, potimarron, haricots verts (surgelés) et panais ! J’intègre une toute petite pincée de mélange curcuma-cannelle dans sa purée de potimarron, et de muscade dans sa purée de chou-fleur. Quelques grimaces de dégoût et il en redemande ! A la crèche il me disent qu’il n’aime pas trop les compotes, je pense surtout que l’après-midi il fatigue, car il n’a que trop peu dormi…
Semaine 4
- J’introduis deux allergènes cette semaine (idéalement pas plus, voir mon article sur les allergènes ici) : le sésame avec une pointe de purée de tahini dans une purée de carottes (pour nous c’est carottes rôties au four et sauce yaourt au tahini) ainsi que les fruits à coque, avec une pointe de purée d’amande dans une compote de pomme. Il va aussi goûter les blettes et le brocoli !
La semaine prochaine, j’introduis le gluten, avec une purée de brocoli et de crozets.
Ces informations sont données à titre général et ne remplacent pas une consultation professionnelle.
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