Les besoins en fer des bébés

Le fer : un micronutriment essentiel pour la croissance et la santé de vos enfants

 

Le fer est un minéral indispensable à la bonne santé des enfants, il joue un rôle clé dans plusieurs fonctions vitales. Il participe à la synthèse de l’hémoglobine, aide à transporter l’oxygène dans tout l’organisme grâce à cette dernière, favorise le développement du cerveau et contribue à renforcer le système immunitaire. La petite enfance est une période sensible où une carence en fer peut affecter le développement neurologique.

Un apport suffisant en fer est donc essentiel pour soutenir la croissance et le développement cognitif des enfants, en particulier durant les périodes où leurs besoins augmentent comme la petite enfance et l’adolescence.

Les besoins en fer selon l’âge

Les besoins en fer des enfants varient en fonction de leur âge.

Par exemple, les nourrissons de moins de 6 mois ont besoin d’environ 0,4mg de fer par jour. Les apports sont faibles car les réserves en fer sont faits pendant le développement fœtale via le sang de leur mère. L’apport suffisant en fer est déterminé selon la teneur moyenne en fer du lait maternel. Dans le cas où votre enfant n’est pas ou plus allaité, il est important de choisir du lait infantile adapté et ce, jusqu’à ses 3 ans. En effet, le lait de croissance participe à la prévention des carences en fer puisqu’il va être plus riche en fer qu’un lait standard.

Pour les bébés de 6 à 12 mois, ils ont besoin d’environ 11 mg de fer par jour puisque les réserves en fer réalisées lors de la grossesse sont épuisées et que sa croissance demande beaucoup de fer. C’est pourquoi il est important de commencer la diversification alimentaire dès 4-6 mois.

Les tout-petits de 1 à 3 ans, quant à eux, ont besoin de 5 mg par jour. Les besoins augmentent encore à l’adolescence, en particulier chez les filles en raison des menstruations.

Les besoins varient donc en fonction de l’âge, mais également selon le type d’alimentation adopté. Par exemple, chez les personnes végétariennes, le besoin en fer est 1,8 fois plus élevé puisque le fer présent dans les végétaux est moins bien absorbé.

Une attention particulière doit être portée à chaque étape de la croissance pour s’assurer que les enfants reçoivent suffisamment de fer afin d’éviter les carences.

Les signes d’une carence en fer

La carence en fer est le problème nutritionnel le plus répandu chez les jeunes enfants et peut avoir des conséquences sur leur santé et leur développement.

Parmi les signes les plus fréquents, on observe une fatigue inhabituelle, une pâleur, un manque d’appétit, une sensation d’avoir froid, une irritabilité ou encore des difficultés à se concentrer, ce qui peut réellement affecter les résultats scolaires.

Si cette carence persiste, elle peut évoluer vers une anémie ferriprive, une forme plus sévère de déficit en fer.

Une carence sévère en fer peut freiner le développement cérébral de l’enfant, affaiblir son système immunitaire, ralentir sa croissance et compromettre son développement global.

Les conséquences d’une carence en fer peuvent se prolonger jusqu’à l’adolescence, voire jusqu’à l’âge adulte. Les adolescents qui ont souffert d’anémie durant leur enfance sont plus susceptibles de développer de l’anxiété, de la dépression et des troubles de l’attention. Pour éviter cela, il est essentiel de prévenir l’anémie en veillant à inclure des aliments riches en fer dans l’alimentation de l’enfant.

Il est donc important pour les parents de rester attentifs à ces signes et de consulter un professionnel de santé en cas de doute.

 

Les sources alimentaires de fer

Le fer se trouve dans divers aliments d’origine animale et végétale. Il existe sous deux formes différentes : le fer héminique et le fer non héminique.

Le fer héminique est la forme la mieux absorbée par l’organisme. On le retrouve dans les aliments d’origine animale et en particulier ceux contenant des fibres musculaires autrement dit dans la viande, les abats et le poisson.

On peut aussi noter que le fer du lait maternel est bien absorbé (avec un coefficient d’absorption de 50 %), 5 fois mieux que celui du lait de vache.

Concernant le fer non héminique, il est moins bien absorbé par l’organisme que le fer héminique. On retrouve le fer non héminique dans les aliments d’origine végétale comme les légumes verts à feuilles, les légumineuses (lentilles, haricots, pois chiches…), les céréales et les graines.

Pour les enfants qui suivent un régime végétarien afin d’éviter les carences, il est nécessaire de bien choisir les aliments et de correctement les associer pour compenser cette absorption.

Source de fer héminique

Source de fer non héminique

Abats (foie, coeur, rognons…)

Boeuf

Agneau

Veau

Porc

Poisson

Dinde / poulet

Fruits de mer

Légumes à feuille (laitue, blettes, épinards…)

Chocolat noir

Céréales complètes

Légumineuses (haricots, lentilles, pois chiche…)

Herbes aromatiques

 

Quelques teneurs :

  • Boudin noir poêlée : 22,8mg pour 100g

  • Son de blé : 14,8 mg pour 100g

  • Foie de volaille (cuit) : 12mg pour 100g

  • Foie de veau (cuit) : 4,5mg pour 100g

  • lentilles vertes (cuites) : 2,5mg pour 100g

  • Haricot blanc (cuits) : 1,7mg pour 100g

  • Escalope de veau (cuite) : 1 mg pour 10g

  • Epinards (cuits) : 2,14mg pour 100g

  • Céréales infantiles enrichies : 7,4mg pour 100g

 

Améliorer l’absorption du fer

Pour améliorer l’absorption du fer non héminique présent dans les aliments végétaux, il est recommandé de les associer à des sources de vitamine C. Cette vitamine va augmenter l’absorption du fer. Cela est nécessaire pour les enfants végétariens.

En revanche, certains aliments comme le thé, le café ou les produits laitiers peuvent freiner cette absorption. En effet, les tanins ou encore le calcium sont des facteurs antinutritionnels qui perturbent l’absorption du minéral.

Comment couvrir les besoins en fer ?

La diversification alimentaire est une période clé pour introduire des aliments riches en fer dans l’alimentation des bébés. Dès 6 mois, l’allaitement maternel ou le lait infantile ne suffit plus à couvrir les besoins en fer de l’enfant. Dès lors que votre bébé commence à manger, n’hésitez pas à donner des aliments riches en fer, notamment des viandes hachées, des purées de légumes riches en fer comme les blettes ou encore des céréales riches en fer. Il est important de proposer une variété d’aliments pour varier les sources dans l’objectif d’assurer un apport équilibré et prévenir les carences dès le plus jeune âge.

Si le repas est riche en fer non héminique notamment pour les végétariens, il est important d’intégrer au cours du même repas des fruits ou des légumes riches en vitamine C (agrumes, poivron, kiwi, tomates, poivrons…), cela pourra multiplier l’absorption du fer.

Il est aussi nécessaire de proposer des céréales riches  en fer (avoine, riz complet…) à votre enfant au moins jusqu’à ses 2 ans, par exemple sous forme de bouillie. Si votre enfant ne les apprécie plus telles quelles, vous pouvez les incorporer dans des recettes telles que des muffins, des biscuits, des pancakes ou des crêpes en substituant une partie de la farine par des céréales infantiles. Vous pouvez aussi les ajouter dans un yaourt ou de la compote.

De plus, évitez de proposer à votre enfant de trop grandes quantités de produits laitiers car ils sont composés de beaucoup de calcium et ce dernier diminue l’absorption du fer.

Les dernières recommandations nutritionnelles :

De 6 mois à 3 ans, les apports conseillés de lait et équivalents laitiers sont de 500 à 750 mL/jour.

Au delà de 3 ans, les autorités recommandent 3 produits laitiers par jour pendant l’enfance et l’adolescence pour apporter suffisamment de calcium.

 

Supplémentation et prévention des carences

Les suppléments de fer sont généralement recommandés uniquement pour les nourrissons de moins d’un an qui sont nés prématurément. Concernant les enfants nés à terme, ils ont réussi à faire leur réserve pendant la grossesse. Le choix du supplément, la dose à donner et la durée de la supplémentation dépendent du poids de naissance de votre bébé et de son alimentation. Il est nécessaire de se rapprocher de son médecin ou du pédiatre pour savoir quelle quantité est nécessaire pour votre enfant.

A l’inverse, un excès de fer peut avoir des effets indésirables, notamment des troubles digestifs ou dans des cas plus rares, des problèmes de santé plus graves. C’est pourquoi il est important de mesurer les taux de fer d’un enfant avant de le supplémenter. Les enfants à risque de carence en fer comme ceux qui suivent un régime végétarien ou qui ont des besoins importants doivent faire l’objet d’une surveillance particulière.

A savoir : Lorsque votre bébé a des supplémentations en fer, il se peut qu’il ait des selles verdâtres ou grisâtres. C’est tout à fait normal.

 

Exemples de recettes riches en fer

Voici quelques idées de plats à cuisiner en famille pour un plat riche en fer.

Conclusion

Le fer joue un rôle indispensable dans la santé et le développement des enfants. Une alimentation variée et équilibrée est la clé pour s’assurer que vos enfants reçoivent suffisamment de fer. En tant que parents, il est essentiel d’être attentifs aux signes de carence et de veiller à introduire des aliments riches en fer dès le début de la diversification alimentaire.

En cas de doute ou de signes persistants de fatigue ou d’irritabilité, il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour évaluer les besoins en fer de votre enfant et envisager, si nécessaire, des mesures adaptées.

 

Sources : 
Bocquet, A., Briend, A., Chalumeau, M., Dupont, C., Darmaun, D., De Luca, A., … & Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie. (2022). Les nouvelles recommandations du PNNS sur la diversification alimentaire. Perfectionnement en Pédiatrie, 5(2), 127-133.
Alimentation des enfants de 4 à 11 ans : une campagne d’information pour guider les parents. (10 septembre 2024). Santé Publique France. 
Tout savoir sur le fer. (27 octobre 2022). Anses – Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de L’alimentation, de L’environnement et du Travail. 
Les laits de croissance, une bonne stratégie pour prévenir la carence en fer chez les tout-petits.(8 juillet 2020), Inserm. 
Vitamine C. (27 octobre 2022). Anses – Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de L’alimentation, de L’environnement et du Travail. 

 

Rédigé par BILLEAU Margot, diététicienne-nutritionniste