Le parcours sensoriel alimentaire de l’enfant

Déjà dans le ventre de sa mère, le bébé est un expert sensoriel ! Son parcours sensoriel est rythmé par les cinq sens : toucher, vue, ouïe, goût et odorat sont présents in utero, et se perfectionnent à mesure que l’enfant grandit. Alors que le toucher est le sens le plus développé avant la naissance, la vue elle est la moins mature. Quand au goût et à l’odorat, sens intimement liés, ils se développement au contact du liquide amniotique dont le goût change en fonction de ce que la maman a mangé, puis après la naissance dans le lait maternel.

 

Les étapes du parcours sensoriel

Le bébé développe de nouvelles capacités à mesure qu’il grandit : c’est pour cela qu’on va lui proposer les bons aliments (forme, taille, texture) au bon moment, pour accompagner son développement.

  • De la phase in utero, le bébé passe à la première étape en dehors du ventre de sa mère et développe sa succion : sein ou tétine. Celle-ci devient de plus en plus mature à mesure qu’il grandit. Dès lors que le bébé peut attraper des objets à sa main, il va essayer de les porter à sa bouche ! Le toucher et le goût sont des fondamentaux dans le parcours sensoriel du bébé, porter à la bouche va aider à sensibiliser celle-ci.
  • Ensuite vient le temps des premières purées, vers 4 – 6 mois, qu’on peut proposer en autonomie en laissant l’enfant apporter la cuillère à la bouche.
  • Peu après, vers 6-8 mois, le bébé est capable d’explorer de nouvelles textures, notamment des gros morceaux fondants. Son réflexe « main-bouche » fait de cette étape le moment parfait pour introduire un maximum de nouveauté – saveurs ou textures – et faciliter ainsi l’acceptation des aliments en grandissant. En bref, entre 6 et 12 mois, votre bébé doit manger de tout !
  • A partir de 9 -12 mois, le bébé est capable de pincer les aliments entre ses doigts pour gérer les petits morceaux. Comme la nature est bien faite, son développement oro-moteur accompagne cela, il peut donc manger des petits morceaux de façon efficace.
  • Autour des 18 mois peut commencer une phase de refus : la néophobie alimentaire. Durant cette phase, l’enfant refuse certains aliments, qu’il a auparavant apprécié ou goûté, ou même jamais testé. Durant cette phase, inciter l’enfant à découvrir l’aliment à travers tous ses sens sera crucial !

 

Il existe plusieurs méthodes permettant de stimuler les sens de votre bébé, voici quelques suggestions :

  1. Encouragez-le à toucher de nouvelles textures : les bébés apprennent en touchant, en portant en bouche, en sentant… Pour développer son sens du toucher, vous pouvez opter pour des jouets ayant différentes surfaces (douce, rugueuse, dures,..). Pendant les repas, vous pouvez également inciter votre bébé à toucher les différents aliments, les écraser ou jouer avec. 
  2. Stimuler son odorat : encouragez-le à sentir des épices, des fleurs, des fruits ou encore des herbes aromatiques. Vous pouvez également optez pour des bougies parfumés ou encore des huiles essentielles (thym, eucalyptus, tee three, lavende,…)
  3. Explorer de nouvelles saveurs : une occasion pour vous aussi de sortir des sentiers battus. Proposez à votre bébé un aliment familier, comme un morceau de banane, mais ajouter-y un peu de cannelle. Cela aura pour effet, de stimuler ses papilles gustatives et de l’inciter à tester de nouvelles saveurs. Pour plus de conseil pour varier son alimentation, retrouvez plusieurs astuces pour sortir de la routine alimentaire.

En encourageant le développement sensoriel de votre bébé de manière ludique et variée, vous pouvez stimuler sa curiosité.

À lire aussi : 5 règles d’or pour une diversification alimentaire simplifiée.

 

Face aux refus, une méthode progressive

L’important n’est pas de manger ! Lorsque l’enfant refuse un aliment, il est intéressant de reprendre le chemin alimentaire étape par étape, pour introduire progressivement un aliment. Et bien que goûter est la dernière étape, ce n’est pas une finalité en soit.

  1. Tolérer par la vue. L’idée est de lui proposer l’aliment habituellement refusé dans une petite assiette à part. Progressivement, on va déplacer cet aliment dans l’assiette principale. Même si l’enfant ne le touche pas, s’il tolère sa présence, c’est validé !
  2. Interagir avec un couvert par exemple.
  3. Sentir, en portant l’aliment sous le nez, et déclencher ainsi le fameux main-bouche.
  4. Toucher, c’est une grande étape ! Avec la main, le doigt, ou même écraser, couper, déchirer.
  5. Faire un bisou, en portant l’aliment à ses lèvres.
  6. Déposer dans la bouche ou sur la langue, avec la possibilité de cracher. Pour cela un petit verre ‘crachoir » est intéressant, car il laisse à l’enfant une porte de sortie, c’est rassurant.
  7. Croquer, et toujours la possibilité de cracher.
  8. Manger et avaler !

Si on arrive à la dernière étape, une autre notion est fondamentale : celle de la taille des morceaux. En effet, une miette de carotte est moins effrayante qu’une carotte entière. Donc on va d’abord proposer une miette, et progressivement, augmenter la taille de l’aliment initialement refusé. 

Il se peut que l’enfant saute des étapes, goûte puis refuse de toucher à nouveau pendant plusieurs semaines. Ce qui compte, c’est l’exposition et l’exploration ! 

Le jeu pour mettre fin aux conflits à table

Il ne s’agit pas là de le distraire avec un jeu, livre ou un écran pour lui enfourner discrètement une cuillère de brocolis, mais bien de passer par le jeu avec l’aliment refusé pour le rendre moins effrayant ! Jouer est essentiel pour l’enfant. En laissant de la place au jeu à table, on détend l’atmosphère, on réduit le niveau de stress et de pression que pourrait ressentir l’enfant. De fait, cela réduit aussi les éventuels conflit.

Pour jouer avec les aliments, place à votre imagination ! Voici quelques exemples :

  • Dans l’assiette, faire des figurines ou dessins avec les aliments
  • Utiliser les jouets favoris pour créer une « scène », comme un tracteur qui transporterait une poêlée de brocolis !
  • Le tour de magie : le haricot vert qui disparaît dans la bouche
  • Le serpent, un petit chemin dans l’assiette avec des morceaux alternatifs d’aliments copains et nouveaux
  • Faire manger son bébé/ doudou puis l’enfant
  • Créer des histoires et faire parler les légumes : le brocoli est un petit loup qui a très envie de se baigner dans la piscine de sauce yaourt

Avant de passer à table, le parcours sensoriel commence même sur le marché et en cuisine, c’est donc important d’intégrer votre enfant dans votre quotidien !

 

Pour plus d’astuces sur la gestion des repas:  fiche mémo de 10 astuces pour l’aider à manger de tout.

 

Si vous rencontrez des difficultés avec votre enfant à table, vous pouvez vous faire aider  ! Des ergothérapeutes et orthophonistes spécialisés en alimentation peuvent vous apporter des solutions concrètes pour retrouver plaisir et sérénité à table !

 

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